L’épidémie de Covid-19 a entrainé une forte chute des consultations chez les médecins généralistes et spécialistes. Le recours aux téléconsultations n’a pas permis d’enrayer cette baisse.Les causes du renoncement aux soins durant l’épidémie du Covid-19
Les causes de ce renoncement aux soins sont multiples : la peur d’être contaminé par le coronavirus en se déplaçant dans un cabinet de médical, la crainte de déranger les professionnels de santé mais aussi la fermeture de certains cabinets médicaux.
Pourtant les mesures ont été prises pour pouvoir accueillir les patients dans les meilleures conditions. Le recours à la téléconsultation a également été généralisé. C’est pourquoi les professionnels de santé et les autorités compétentes appellent les français à retourner voir leurs médecins afin de limiter les conséquences que pourrait avoir un renoncement aux soins trop important et trop long.
Les conséquences du renoncement aux soins sur la santé des français
Les professionnels de santé alertent sur le risque de voir émerger de nombreux malades avec un retard de diagnostic ou un suivi interrompu d’une maladie chronique dans les semaines ou les mois qui viennent.
Le retard pris dans les dépistages et les diagnostics
L’un des risques majeurs de ce renoncement aux soins est de différer le diagnostic de maladies graves dont l’issue peut être fatale ou invalidante sur le long terme. Prises à temps, certaines pathologies peuvent être stoppées ou, du moins, voir leur progression fortement ralentie.
Le retard pris dans les diagnostics va avoir une incidence sur la prise en charge de ces maladies qu’il n’est pas possible de chiffrer pour l’instant. Néanmoins, les professionnels de santé semblent s’attendre à une vague assez conséquente.
Un suivi des maladies chroniques désorganisé
Alors que l’attestation de déplacement durant le confinement prévoyait les sorties pour la réalisation des soins ou la consultation d’un médecin, de nombreux patients atteints de maladies chroniques ont choisi de reporter leurs rendez-vous médicaux.
D’après le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie, Nicolas Revel, le renoncement aux soins pour ces derniers atteint la même proportion que pour les autres patients. C’est pourquoi la sécurité sociale a adressé un courrier à 11 millions de patients atteints d’une maladie chronique pour les inciter à consulter leurs médecins et à maintenir les rendez-vous et les soins programmés.
Une probable augmentation des interventions chirurgicales
Beaucoup d’interventions non urgentes ont été déprogrammées afin de libérer de la place pour l’accueil des personnes atteintes du Covid-19. Toutes ces opérations vont devoir être planifiées dans les mois qui viennent. Il est donc tout à fait logique de s’attendre à une hausse conséquente des hospitalisations d’ici la fin de l’année 2020 et même pour le début de 2021.
Le flou sur les possibles séquelles liées au Covid-19
Les professionnels de santé n’ont pas encore le recul nécessaire pour estimer les séquelles que peut engendrer le Covid-19 sur certains patients ainsi que la durée des soins de récupération.
Les conséquences sur les complémentaires santé
La diminution des remboursements effectués par les complémentaires santé n’est pas une bonne nouvelle pour ces dernières qui s’attendent à devoir faire face à une augmentation importante et non quantifiable des prises en charge dans les semaines ou mois qui viennent.
La baisse de certains remboursements
La chute du nombre de remboursements effectués par les organismes de complémentaire santé concerne principalement les consultations chez les médecins traitants et les spécialistes, c’est-à-dire les soins courants, mais aussi les soins dentaires, les consultations et les équipements liés à l’audition et à la vue.
Les rendez-vous annulés vont être reprogrammés, ce qui va entrainer un afflux de demande de prise en charge qui va impacter fortement le budget de ces organismes.
Une augmentation des dépenses d’hospitalisation
Malgré la prise en charge importante de la sécurité sociale, les hospitalisations dues au Covid-19 ont entraîné une hausse des dépenses des organismes de complémentaire santé dans ce secteur. Ces derniers s’attendent à ce que cette augmentation perdure avec la reprise des interventions déprogrammées et le risque de diagnostics tardifs de pathologies nécessitant des opérations chirurgicales urgentes.
Une incertitude sur les prochaines prises à charge à prévoir
Le renoncement aux soins et le retard pris dans le dépistage de certaines maladies inquiètent les organismes de complémentaire santé qui se préparent à faire face à une forte augmentation des demandes de prise en charge.
Par ailleurs, les mutuelles s’interrogent également sur leur participation aux remboursements des tests de dépistage et la prise en charge des vaccins contre la Covid 19.
Pour l’instant, ces derniers sont pris en charge par l’assurance maladie lorsque les conditions sont remplies (tests PCR sur prescription médicale ou en cas d’identification comme cas contact). Qu’en sera-t-il dans les mois qui viennent ? Beaucoup d’incertitudes pèsent actuellement sur la fin de l’année 2020 et le début de 2021.
