Les raisons invoquées pour justifier une augmentation des tarifs
En dehors des conséquences de la pandémie de Covid-19 que nous traiterons plus loin dans cet article, les assureurs expliquent une éventuelle hausse des cotisations des contrats de groupe avec les motifs suivants :
Vieillissement de la population salariée
Tout comme la population en générale, la moyenne d’âge des salariés augmente. Or avec l’âge, les dépenses de santé sont également plus importantes. Les mutuelles d’entreprises doivent prendre en charge des soins plus lourds et plus importants.
Sollicitation accrue des complémentaires santé
La réforme 100 % Santé s’appuie beaucoup sur les complémentaires santé pour permettre aux patients de bénéficier d’un reste à charge nul. Par ailleurs, on assiste à un transfert continu de certaines dépenses de la sécurité sociale vers les assurances santé privées.
Une anticipation des conséquences de la pandémie de Covid-19
La pandémie de Covid-19 a eu des répercussions sur l’activité des complémentaires santé. Ces dernières vont continuer dans les semaines et mois qui viennent et expliquent, en partie, la hausse des cotisations qui risque de s’appliquer aux cotisations des mutuelles d’entreprise.
Augmentation des impayées des entreprises
Comme nous l’avions déjà évoqué dans un précédent article, les risques d’impayés pour les cotisations des contrats de groupe sont réels. Certaines entreprises ont demandé un report de paiement. D’autres ne peuvent déjà pas faire face au paiement de ces charges qui n’entrent pas dans les exonérations de cotisations sociales.
Sur le long terme, les assureurs pourront-ils tenir face aux difficultés de paiement de leurs clients ? Ces dernières vont impacter les entrées d’argent et mettre à mal la trésorerie des complémentaires santé.
Afin d’anticiper d’éventuels défauts de paiement ou des résiliations à la suite de liquidation judiciaire, il est probable qu’une hausse des cotisations soit décidée pour les mutuelles de groupe.
Prise en charge de la portabilité des droits
La pandémie de Covid-19 a fragilisé de nombreuses entreprises. Certaines vont devoir cesser leur activité, d’autres se séparer d’une partie de leurs employés. Toutes ces personnes qui vont se retrouver au chômage vont pouvoir bénéficier de la portabilité des droits.
Le maintien des garanties pour les assurés inscrits à Pôle Emploi va impacter lourdement la trésorerie des complémentaires de groupe.
En effet, ce dispositif a été mis en place pour un taux normal de chômage. Mais il se peut que celui-ci dépasse les prévisions classiques à cause de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’activité économique.
Reprise des soins
Durant le confinement, nous avons assisté à un renoncement aux soins
- reprise des soins par les assurés : ces derniers risquent de rattraper le temps perdu et de prendre rendez-vous auprès de leurs médecins traitants ou spécialistes pour reprendre les soins ou les traitements ;
- retard dans les diagnostics : le renoncement aux soins a pu engendrer des diagnostics tardifs de maladies plus ou moins graves. En conséquence, les traitements seront plus lourds et donc plus chers qu’avec une prise en charge rapide.
Pour aller plus loin : comment sont réparties les cotisations des mutuelles d’entreprise entre le salarié et l’employeur ?
La loi ANI impose aux employeurs de prendre en charge au moins 50 % du montant des cotisations liées à la mutuelle d’entreprise. Mais rien n’empêche un employeur de proposer à ses salariés une prise en charge supérieure pouvant aller jusqu’à 100 %.