La délégation d’assurance au cœur des remarques de l’Apcade à l’encontre de certaines banques.
La délégation d’assurance comme condition à la résiliation infra annuelle
Bien qu’elle ne soit pas obligatoire d’un point de vue légal, l’assurance emprunteur est une condition imposée par les banques pour l’obtention d’un crédit immobilier. C’est un dispositif de sécurité à la fois pour les organismes bancaires et pour les emprunteurs.
- Les premiers percevront le montant dû si l’emprunteur se retrouve dans l’incapacité de rembourses ses échéances si l’un des risques couverts survient (décès, invalidité, incapacité et parfois perte d’emploi).
- Le second ne verra pas sa situation financière empirer si l’un des risques suscités intervient et rend le paiement des échéances compliqué voire impossible.
Ainsi la résiliation infra annuelle a pour objectif, non pas de permettre aux emprunteurs de se passer d’assurance de prêt, mais de pouvoir faire jouer la concurrence plus facilement et de substituer à l’assurance de prêt actuelle une autre assurance plus avantageuse pour eux (cotisations moins élevées, absence d’exclusion ou garanties supérieures).
Les conditions de mise en œuvre de la délégation d’assurance
La délégation d’assurance permet donc de substituer au contrat actuel un nouveau contrat d’assurance qui doit remplir le principe d’équivalence des garanties. Cela signifie que le nouveau contrat doit proposer des garanties similaires (ou supérieures) à celles demandées par l’organisme bancaire dans le contrat d’assurance initial.
Le délai de réponse de certaines banques en cause
Lorsqu’elles reçoivent une demande de délégation d’assurance, les banques ont un délai de réponse de 10 jours. En cas de réponse négative, celle-ci doit être argumentée.
Mais il faut savoir que l’absence de réponse sous 10 jours ne peut pas être interprétée comme une acceptation tacite de la demande de délégation. Les emprunteurs doivent attendre la réponse de la banque.
Or c’est sur ce dernier point que l’Apcade alerte. Elle a constaté que le délai moyen de réponse n’est pas de 10 jours mais de 26 jours, certains organismes bancaires allant même jusqu’à 40 jours.
L’association estime qu’il s’agit de manœuvres anticoncurrentielles qui portent atteinte à la liberté de choix des emprunteurs.
Les banques, qui proposent des contrats collectifs d’assurance de prêt avec leurs offres, contestent ces faits et estiment que les délais imposés par la loi sont respectés.
Les propositions de l’Apcade
L’Apcade propose que l’absence de réponse dans le délai imposé par la loi soit considérée comme une reconnaissance de substitution. Il s’agirait d’un accord tacite comme cela se fait dans de nombreux domaines.
L’Apcade participera aux prochains travaux du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) qui devraient commencer au printemps 2023.
Silence de l’Apcade sur l’application des autres mesures de la loi Lemoine
L’une des craintes liées à la loi Lemoine était la hausse des cotisations d’assurance pour les contrats concernés par la suppression du questionnaire médical. Ce point n’a pas été soulevé par l’Apcade lors de son bilan de la loi Lemoine.