La prise en charge actuelle de la dépendance
On qualifie de perte d’autonomie l’impossibilité de réaliser seul des actes de la vie quotidienne comme se lever, s’habiller, se laver, se nourrir, etc.
La dépendance touche principalement les personnes âgées. Mais elle peut également toucher des personnes plus jeunes.
Cette perte d’autonomie peut être totale ou partielle. Elle s’évalue en fonction de la grille nationale Aggir qui permet de déterminer le niveau de dépendance et ainsi le montant de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie).
Bien que les pouvoirs publics financent une grande partie des dépenses liées à la dépendance, le reste à charge est très onéreux pour les familles
- le versement d’un salaire aux aides à domicile dans le cas d’un maintien à domicile ;
- les frais liés à l’hébergement dans un Ehpad : la sécurité sociale prend en charge le forfait soins (qui exclut les soins réalisés à l’extérieur de l’établissement), le tarif dépendance et une partie des frais d’hôtellerie. Mais ces derniers restent principalement à la charge du résident et de sa famille ;
- les soins et les consultations réalisés en dehors de l’Ehpad qui sont soumis à la pris en charge classiques entre la sécurité sociale et les complémentaires santé.
Pour faire face aux dépenses qui restent à la charge des familles, plusieurs solutions s’offrent actuellement aux personnes dépendantes et à leurs proches
- utiliser l’épargne et la pension de retraite de la personne dépendante : malheureusement, ces sommes ne peuvent pas suffire. Les membres de la famille doivent alors participer au frais ;
- bénéficier d’une garantie prévoyance : il s’agit d’un contrat qui anticipe la perte d’autonomie et permet de bénéficier du versement d’un capital et/ou d’une rente et ainsi de faire face aux dépenses causées par cet état. Généralement ces contrats prévoient également des services annexes comme la présence d’une aide à domicile ;
- s’appuyer sur les prestations complémentaires incluses dans les contrats d’assurance santé : celles-ci ne sont pas suffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins d’une personne dépendante.
Bien que la garantie dépendance soit la solution la plus adaptée pour anticiper le risque de perte d’autonomie et faire face aux dépenses qu’il implique, une minorité de français en ont souscrit. La raison invoquée est le coût que représente ce contrat de prévoyance dans le budget mensuel des français.
Les pistes proposées pour faire face à la perte d’autonomie
Aucun élément concret n’a encore été annoncé concernant les dispositions de la future loi sur le financement de la dépendance.
Les professionnels du secteur de l’assurance et de la santé estiment que la question doit être abordée de manière collective. Ils insistent sur la nécessite de prendre également en compte les enjeux et les besoins propres à chaque territoire.
En effet, la prise en charge de la dépendance présente des problématiques différentes selon que le patient réside dans une grande ville ou dans un désert médical.
La possibilité d’une assurance dépendance obligatoire est également évoquée. Reste à en déterminer le mode de financement afin qu’il n’impacte pas le budget des ménages.
Enfin, de nombreux professionnels appellent à sortir de cette dichotomie entre maintien à domicile et placement en Ehpad. Ils soulignent que d’autres possibilités existent et doivent être développées comme les hébergements multigénérationnels.