Un renoncement aux soins effectif durant le confinement
Enoncé à plusieurs reprises dans notre blog sur l’actualité de la santé, le renoncement aux soins durant le confinement se matérialise par une baisse de 7 à 12 % des remboursements pour la médecine de ville.
Mais ce sont surtout certaines spécialités qui ont été particulièrement touchées. Ainsi les remboursements pour des séances de kinésithérapie ont baissé de 54 %.
Une chute de 29 % a été comptabilisée pour les remboursements des consultations chez les médecins spécialistes. Mais la profession la plus touchée reste celle des dentistes dont le montant des remboursement a chuté de 94 % en avril et de 41 % en mai.
A noter cependant que les remboursements pour les infirmiers libéraux ont augmenté de 2 % durant cette période.
Cette baisse des dépenses de santé pour la sécurité sociale se retrouve également chez les complémentaires santé qui ont donc pu réaliser des économies. C’est pourquoi les pouvoirs publics souhaiteraient que ces dernières contribuent au financement des dépenses liées au Covid-19.
Un retour vers les professionnels de santé certain mais mesuré
A l’annonce du déconfinement, les français sont retournés consulter. D’ailleurs, les chiffres de la sécurité sociale laissent apparaître un retour à la normale fin mai. Mais ils ne prenaient pas en compte ceux de juin qui risquent d’être impactés par le regain du virus dans certaines régions.
Ainsi, il est possible que le retour vers les soins ne soit pas encore à un taux équivalent à celui de 2019. En effet, certains professionnels annoncent une nouvelle chute, certes moins importante, durant le mois de juin.
L’essor des indemnités journalières
La baisse importante des remboursements réalisés par la sécurité sociale a été compensée par une augmentation des indemnités journalières. Cela explique donc une baisse des dépenses de santé moins importante que celle à laquelle on pouvait s’attendre.
En avril, les dépenses de santé liées aux indemnités journalières ont ainsi augmenté de 87 % et se maintiennent à un taux de + 79 % en mai 2020. Ces chiffres s’expliquent par le nombre de congés maladie pour garde d’enfants pris par les salariés qui n’avaient pas d’autres solutions pendant la fermeture des écoles.
Il est encore trop tôt pour dresser le bilan définitif du confinement et de la crise sanitaire de Covid-19 sur les dépenses de santé, d’autant plus que les hôpitaux commencent juste la facturation des séjours. Néanmoins, ces premières données permettent de relativiser la baisse annoncée de ces dernières.