Une diminution importante des dépenses de santé durant le confinement
La date du 15 mars 2020 apparait comme une date charnière pour l’étude des dépenses de santé en 2020. Le confinement a été synonyme d’un renoncement aux soins très important. Celui-ci a touché tous les domaines médicaux : de la médecine généraliste aux autres spécialités médicales. Certains secteurs ont vu leur activité réduite à néant comme les dentistes par exemple.
Les conséquences de ce renoncement aux soins sont d’ailleurs redoutées par de nombreux professionnels de santé comme nous l’avions indiqué dans un précédent article.
Ainsi, le premier semestre 2020 enregistre une diminution de 30 % des dépenses de santé avec un pic à 70 % durant la période de confinement.
Faut-il s’attendre à un rattrapage des dépenses de santé d’ici la fin de l’année ?
La réponse à cette question est importante à la fois pour les professionnels de santé et pour les assureurs. Les premiers doivent pouvoir avoir une certaine visibilité afin de s’organiser pour faire face à un retour plus ou moins massif des patients.
Quant aux assurances santé, elles doivent pouvoir assumer une forte augmentation des demandes de remboursement. Bien qu’elles aient pu réaliser des économies durant le premier semestre 2020, elles sont susceptibles de devoir faire face à des dépenses plus importantes dans les mois qui viennent, notamment si le renoncement aux soins a pour conséquences un diagnostic tardif de maladies et donc des traitements plus lourds, plus longs et plus couteux. Le remboursement des soins dentaires laissés en attente peut également représenter une somme importante pour les assureurs.
A l’annonce du déconfinement, on a assisté à une reprise d’activité. Le nombre de consultations a augmenté chez les médecins généralistes et spécialistes. L’augmentation a été plus importante encore chez les dentistes et a commencé quelques jours avant le déconfinement.
Mais les jours qui ont suivi ont été marqués par une nouvelle chute de fréquentation. Ainsi, le mois de mai 2020 enregistre une baisse de 39 %. Les chiffres de juin ne sont pas encore disponibles à l’heure où nous rédigeons cet article.
La persistance du virus, l’apparition de clusters localisés et la crainte d’une seconde vague sont autant d’éléments qui peuvent empêcher une réelle reprise des dépenses de santé durant le second semestre 2020.