Dépenses de santé des français : de fortes disparités
Selon le rapport sur les dépenses de santé en 2016 de la direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (DREES), le reste à charge des français en matière de dépenses de santé est le moins élevé des populations européennes.
Il correspond à 248 € pour des dépenses totales de 2975 € par personne.
Mais il ne s’agit là que d’une moyenne lissée qui ne traduit pas les fortes disparités qui existent au niveau de la prise en charge de certains soins.
Le contexte de ce rapport : Chaque année, la DREES présente les résultats des comptes de la santé de l’année précédente lors d’une commission à laquelle sont présents la ministre des Solidarités et de la Santé, des représentants des professionnels de la santé ainsi que d’autres acteurs du milieu de la santé. Cette présentation donne lieu à la publication d’un document sur les dépenses de santé en septembre.
Un reste à charge de 248 € par personne
Le reste à charge correspond à la somme que le patient doit effectivement payer, une fois les remboursements de l’assurance maladie et de la complémentaire santé déduits. Selon les actes médicaux, il peut être très faible, voire inexistant, ou relativement onéreux. En effet, la prise en charge des dépenses de santé par l’assurance maladie varie selon les soins et les actes.
Le reste à charge dépend également des garanties souscrites par le patient en matière d’assurance santé. Certaines formules remboursent les dépassements d’honoraires alors que d’autres non.
Selon le rapport de la DREES, le reste à charge moyen d’un assuré en 2016 était de 248 € par personne.
Bien entendu, il ne s’agit que d’une moyenne, ce qui signifie que certaines personnes ont payé une somme beaucoup plus importante alors que d’autres ont moins dépensé. En effet, les dépenses de santé sont un domaine où les disparités sont très importantes.
Des différences importantes selon les dépenses de santé
Alors que les soins courants sont relativement bien pris en charge par l’assurance maladie et les complémentaires santé, certains postes de dépenses restent moins bien remboursés. Ainsi, la sécurité sociale n’offre qu’une prise en charge minimale des dépenses liées aux soins dentaires, à l’optique ou à l’appareillage.
Les mutuelles ont alors un rôle important dans l’accès des français à ce type de soins.
Le rapport souligne d’ailleurs 74% des dépenses de santé en matière d’optique sont financées par les organismes complémentaires.
Mais là encore des disparités apparaissent puisque ce pourcentage tombe à 41,3% en matière de soins dentaires qui restent parmi les dépenses de santé les moins bien remboursées. De plus en plus de français préfèrent se passer de certains soins (comme la pose d’un implant) pour des questions de budget.
Les frais d’hospitalisation sont également très onéreux. Malgré une prise en charge par l’assurance maladie d’une grande partie de ces derniers, le reste à charge peut vite grimper en l’absence d’une mutuelle avec des garanties solides dans ce domaine. Le forfait hospitalier, les dépassements d’honoraires et les frais annexes peuvent rapidement faire monter la note.
Une évolution des dépenses plus rapide que celle de la prise en charge
Le rapport de la DREES pointe également une augmentation des dépenses de santé beaucoup plus importante que celle de la prise en charge.
La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a augmenté de 2,3 % en 2016 alors que les prestations versées par les organismes complémentaires ont progressé de 1,5%.
Cela s’explique notamment par la généralisation des contrats responsables qui limitent la prise en charge des dépassements d’honoraires et de certains actes médicaux. L’évolution démographique de la population française impacte également la prise en charge des dépenses de santé.