L’essor de la téléconsultation
Avec le confinement et les craintes de contamination liées à la pandémie de Covid-19, la téléconsultation est entrée dans le quotidien de nombreux médecins généralistes et spécialistes. Elle est également adoptée par de plus en plus de français qui y voient un gain de temps et une alternative au déplacement en cabinet médical.
En période de pandémie, cette solution de consultation à distance est une aide précieuse pour éviter un trop grand renoncement aux soins et éviter les contaminations croisées.
A plus long terme, les téléconsultations peuvent apporter une réponse d’appoint pour lutter contre les déserts médicaux et permettre aux personnes isolées sans moyen de déplacement de consulter plus facilement.
Par ailleurs, la téléconsultation génère un gain de temps pour le praticien qui peut ainsi réduire les délais d’attente pour son planning de rendez-vous.
Actuellement, la prise en charge d’une téléconsultation est la même que pour une consultation classique en cabinet dès lors que le parcours de soins coordonnés est respecté. Il existe toutefois des situations ouvrant droit au remboursement de la téléconsultation en dehors du parcours de soins :
- situation d’urgence ;
- patient de moins de 16 ans ;
- absence de médecin traitant ;
- indisponibilité du médecin traitant dans un délai raisonnable ;
- téléconsultation auprès d’un spécialiste en accès direct.
La dématérialisation du dossier médical
La numérisation des données de santé a commencé depuis plusieurs années et a montré qu’elle pouvait alléger la gestion administrative. Ainsi, aujourd’hui, il n’y a presque plus de feuilles de soins papier qui sont adressées à la sécurité sociale pour obtenir un remboursement. Celui-ci se fait automatiquement après télétransmission de la feuille de soins électroniques à l’aide de la carte vitale.
Avec le dossier médical partagé, une étape supplémentaire est franchie. Les professionnels de santé ayant obtenu l’accord du patient pourront ainsi avoir accès plus facilement aux antécédents médicaux.
En cas d’urgence, le médecin régulateur du Samu peut également y accéder, ce qui peut faciliter une prise en charge plus rapide et plus adaptée.
Le DMP (dossier médical partagé) n’est qu’au début de son déploiement. Il faudra attendre encore quelques années pour tirer un premier bilan lié à une utilisation à grande échelle.
La protection des données de santé
Avec le DMP ou la carte vitale, les données des patients et des assurés sont transmises à des organismes publics ou à des professionnels de la santé. Ces différents dispositifs obéissent strictement à toutes les recommandations de la Cnil.
Mais la question de la protection des données de santé des patients peut se poser avec les acteurs privés comme les plateformes de prise de rendez-vous en ligne ou encore les différents objets connectés qui enregistrent des données physiologiques. Le cadre législatif actuel est-il suffisant pour garantir aux patients que ces données ne seront pas vendues ou transmises à des fins non autorisées au préalable ?
La valeur de telles données peut représenter des sommes conséquentes. L’arrivée d’Amazon sur le marché de la santé connectée avec Halo Band démontre l’intérêt des groupes privés pour ce domaine. Même si le géant américain assure que les données de santé enregistrées seront chiffrées et pourront être supprimées par les utilisateurs, des questions se posent sur leur protection dans un avenir plus ou moins proche.
Il est important d’anticiper le développement de la santé connectée et de mettre en place un écosystème en mesure d’apporter des solutions fiables et adaptées aux questions relatives à la protection des données de santé.
Pour aller plus loin : que peut contenir le dossier médical partagé ?
Ce dossier numérique a vocation à être alimenté avec :
- les résultats d’examens médicaux comme les analyses de sang ;
- les traitements prescrits et délivrés : cette nuance est importante pour savoir si le patient a bien pris le traitement qui lui a été prescrit par le professionnel de santé ;
- les antécédents médicaux ;
- les comptes-rendus des hospitalisations, des interventions et des examens de radiologie.