Oscar, le nouvel Uber de l'assurance santé ?

Surfant sur la réforme du président Obama de 2013, la startup new-yorkaise utilise un savant mélange de prévention auprès de ses assurés, de transparence des tarifs et de high-tech pour gagner des parts de marché.

Quand Obamacare a ouvert le marché

Le business model d'Oscar est innovant et novateur mais il aura fallu le coup de pouce du président américain pour faire un appel d'air et favoriser l'arrivée de nouveaux outsiders.

Les quelques 16 millions de citoyens américains sans mutuelle ont ainsi eu l'obligation de l'assurer sous peine d'amende fiscale. De quoi secouer un secteur ronronnant et aider Oscar à atteindre rapidement 10% de part de marché dans le New-Jersey et New-York.

Obamacare a également amélioré le réseau de soins et rendu les tarifs plus abordables. Les jeunes, principale tranche d'âge sous-assurée, peuvent recevoir des subventions pour souscrire un contrat santé ou rester jusqu'à leurs 26 ans sous la garantie de leurs parents.

A l'instar d'un Free venu réveiller le marché du mobile en France, Oscar utilise sa capacité d'innovation pour prendre une longueur d'avance sur ses concurrents bloqués avant l'avènement de l'ère digitale. 

Simplicité de l'offre et services performants

Comme la plupart des start-up, l'expérience client est le moteur principal. Penser à l'utilisateur avant de penser rentabilité qui viendra par la suite (si tout se passe bien).

Terminé les offres incompréhensibles, opaques et des conseillers joignables uniquement aux heures fixes de bureau.

La satisfaction des assurés d'Oscar passe par un site internet clair, fluide, des conseillers formés et disponibles et un accès en ligne 24h/24h à des professionnels de santé.

L'offre a également été épurée et simplifiée. Les contrats d'assurance santé aux états-unis sont réputés pour leurs nombreuses franchises et plafonds de remboursements en hospitalisation notamment. La gestion y est souvent laborieuse et les questionnaires de santé bloquent l'adhésion aux plus malades.

Les compagnies traditionnelles vont devoir revoir leurs prestations au risque d'être rapidement dépassées. D'autant qu'Oscar mise sur la prévention connectée pour maitriser ses dépenses de santé.

Michelle Obama a promu Obamacare dans les écoles américaines en mettant en avant les avantages de bouger au quotidien, faire du sport, manger sainement, tout simplement prendre soin de son corps.

Quoi de plus facile grâce à la santé connectée et aux nombreuses applications disponibles sur Iphone et autres téléphones portables ?

Oscar incite ses assurés au self-care (auto-prévention) et développe des services mobiles pour faciliter l'accès aux soins.

Ainsi, l'application mobile Oscar permet, après avoir indiqué ses symptômes, de trouver le professionnel de santé le plus proche, de prendre rendez-vous et d'accéder aux meilleurs prix pour les traitements.

Si aucun médecin n'est physiquement disponible, la plateforme de l'assureur distille également des conseils en ligne.

Pour continuer sur sa lancée, les assurés d'Oscar se sont vu offrir une montre connectée podomètre pour les encourager à marcher et à comparer leurs performances.

Les utilisateurs qui font leurs objectifs journaliers de pas gagnent 1$ sous forme de bons d'achat (maximum 240$ par an).

Encore plus fort, les clients qui se font vacciner contre la grippe sont payés par l'assureur !

De la philanthropie ? Non, simplement un calcul logique. Moins les assurés sont malades, moins ils coûtent à la compagnie en remboursement de frais de santé. On assiste à de la prévention poussée à l'extrême mais terriblement efficace.

La souscription d'un contrat d'assurance santé auprès d'Oscar permet d'accéder à un réseau de soins complets et à des examens gratuits: vaccins, médicaments génériques, check-up, et des soins préventifs comme du yoga ou de la gymnastique.

Les assurés sont maintenus en bonne santé mais pas uniquement. Les données collectées dans les hôpitaux, les pharmacies ou chez les médecins lors des examens sont analysés. Ainsi, la compagnie peut s'assurer que le malade prend son traitement.

Certaines compagnies comme John Hancock Life Insurance vont même jusqu'à offrir des baisses de prix ou des récompenses pour les plus assidus à l'auto-prévention.

La route est encore longue pour Oscar qui souhaite désormais se développer dans les Etats les plus prospères et peuplés comme la Californie et le Texas mais la voie tracée est prometteuse.

A quand une start-up pour bousculer le marché français ?