Quel est le montant des honoraires d'un médecin généraliste ?
La tarification des consultations chez les médecins généralistes en France est une question fréquente. Le montant demandé varie en fonction du secteur d'activité du praticien qui peut être soit le secteur 1, soit le secteur 2. Ces derniers présentent des différences significatives en matière d'honoraires et de remboursements par la sécurité sociale.
Quelle est la différence entre secteur 1 et secteur 2 ?
Les médecins de secteur 1 sont conventionnés avec la sécurité sociale, c'est-à-dire qu'ils respectent les tarifs de base fixés par cette dernière. En général, il s'agit du médecin que le patient a déclaré à la sécurité sociale comme médecin traitant.
Il n'y a donc pas de dépassement d'honoraires pour les médecins généralistes de ce secteur, sauf dans certaines situations particulières.
En revanche, les médecins en secteur 2 ont la possibilité de pratiquer des honoraires libres, ce qui signifie qu'ils fixent eux-mêmes le montant de leurs consultations. Cette liberté de tarification peut conduire à des dépassements d'honoraires qui ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale mais peuvent être remboursés par la mutuelle, selon les niveaux de garantie souscrits.
Parmi les médecins exerçant en secteur 2, certains ont adhéré à l'Option de Pratique Tarifaire Maîtrisée (OPTAM). Ces praticiens se sont engagés à limiter leurs dépassements d'honoraires et à respecter un taux moyen encadré, ce qui permet un meilleur remboursement des consultations.
En tant que patient, vous pouvez trouver des médecins généralistes ayant adhéré à l'Optam en consultant l'annuaire mis à disposition sur le site de la sécurité sociale, Ameli.fr.
Quels sont les honoraires d'un médecin exerçant en secteur 1 ?
Le tarif de consultation d'un médecin généraliste de secteur 1 est de 26,50 euros. L'assurance maladie rembourse le patient à hauteur de 70 %, soit 16,55 euros (après déduction de la participation forfaitaire de 2 euros).
Le ticket modérateur est pris en charge par la complémentaire santé du patient, s'il en a souscrit une.
Quel est le tarif d'un médecin conventionné secteur 2 ?
Les médecins conventionnés en secteur 2 fixent librement leurs honoraires. Cependant, le taux de remboursement par la sécurité sociale est basé sur le tarif conventionné de 23 euros. Le patient est donc remboursé à hauteur de 14,10 euros.
A savoir : si le médecin est signataire de l'Optam, la prise en charge par l'assurance maladie est basée sur le tarif conventionnel de 26,50 euros, et non de 23 euros.
Les honoraires des médecins spécialistes ?
Quel est le prix d'une consultation à l'hôpital ?
Le tarif d'une consultation à l'hôpital est généralement fixé en fonction d'une grille tarifaire établie par l'établissement lui-même. Celle-ci prend en compte différents paramètres tels que le type de spécialité du médecin consulté, la complexité du cas médical ou même l'urgence de la situation.
En règle générale, une consultation dans un hôpital public respecte le tarif fixé par la convention médicale avec la sécurité sociale, comparable à celui d'un médecin de secteur 1. Toutefois, il peut y avoir des dépassements d'honoraires en fonction des conditions spécifiques de l'intervention ou de la consultation.
Le coût d'une consultation à l'hôpital peut également s'accompagner de frais annexes relatifs à des prestations fournies lors de la visite, telles que des examens complémentaires, des prestations d'imagerie ou encore des analyses de laboratoire. Il faut donc toujours se renseigner en amont sur le coût total probable de la consultation et vérifier le niveau de prise en charge prévu par sa mutuelle.
Quels sont les tarifs pratiqués par les médecins spécialistes en libéral ou en clinique privée ?
Les tarifs de consultation des médecins spécialistes varient aussi en fonction de leur secteur d'affiliation. En secteur 1, la consultation pour un spécialiste est en moyenne de 26,50 euros et peut aller jusqu'à 46,70 euros pour un psychiatre, neuropsychiatre ou neurologue.
Si le spécialiste est en secteur 2 et qu'il applique un dépassement d'honoraires, les tarifs peuvent être plus élevés. La base de remboursement de la sécurité sociale reste néanmoins la même qu'en secteur 1.
Le recours croissant au forfait
La tendance actuelle est au développement de forfaits pour les médecins généralistes. En une dizaine d'années, leur part est en effet passée de 6 à 15% des recettes du médecin traitant.
La situation actuelle
S'éloignant progressivement du modèle de paiement à l'acte, la France voit une tendance croissante au développement des forfaits pour les médecins généralistes. Le paysage médical est donc en pleine transformation, même si les spécialistes sont pour l'instant en grande partie épargnés par ce mouvement.
Les forfaits médicaux ont commencé à prendre de l'ampleur au début des années 2000, grâce notamment à l'instauration du médecin traitant doté d'un forfait spécifique pour contrebalancer son rôle central dans le parcours de soins.
Ensuite le forfait structure a été intégré et, plus récemment, la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (Rosp) est venue récompenser les médecins pour la progression de leur patientèle dans les domaines de la vaccination, du dépistage ou de l'économie des prescriptions.
Les propositions de l'assurance maladie à l'occasion de la nouvelle convention médicale
L'assurance maladie envisage de renforcer davantage la logique forfaitaire. A l'occasion de la prochaine convention médicale, elle propose une refonte des forfaits existants. Elle souhaite abandonner les forfaits de la Rosp et du forfait structure au profit d'un forfait médecin traitant revu et corrigé. Selon l'assurance maladie, cette nouvelle proposition vise à revaloriser le rôle du médecin traitant dans le système de santé français.
Les réactions des médecins
Ces propositions suscitent des critiques de la part des syndicats de médecins libéraux. De nombreux professionnels de santé s'inquiètent en particulier de la direction prise par ces négociations, certains craignant l'émergence d'une "médecine de caisse".
Les syndicats reprochent notamment au dispositif Rosp ses objectifs sur le plan éthique, son mode de calcul aléatoire et le fait que certains éléments sont laissés à la discrétion des patients.
Pourtant, malgré ces réserves, la majorité des médecins libéraux semblent avoir accepté cette dynamique, signe que le mouvement vers une rémunération forfaitaire est probablement inéluctable.