Les hôpitaux spoliés par les cambrioleurs, et par leurs propres employés

Les hôpitaux spoliés par leurs propres employés et par les cambrioleurs

Tandis qu’ils sont étranglés par des restrictions budgétaires croissantes, les hôpitaux déplorent motifs à leurs difficultés financières : celles liées aux vols prennent de plus en plus d’ampleur ces dernières années.

Les dépenses des hôpitaux sont passées de 54,3 milliards d'euros en 2006 à 66,8 milliards en 2013.

Qui ose se servir dans les stocks de médicaments et de matériels médicaux ou même, sortir de l’hôpital avec des vêtements ou des draps destinés aux patients ?

Des voleurs de tous types

Les Arsène Lupin

Qui pourrait avoir l’audace d’organiser un cambriolage dans un hôpital ?

Pourtant, c’est bien ce qui s’est passé dans divers hôpitaux ces derniers mois: des malfaiteurs qui pénètrent dans les bureaux et vestiaires pour en repartir avec des ordinateurs, du matériel médical, d’autres qui se spécialisent dans le vol d’échographes en pénétrant dans les services de radiologie, pour un butin de 100.000€ pièce…

On ne plaisante pas avec les vols dans les hôpitaux.

Volés par leurs propres employés

C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Entre les soignants qui piochent leurs antalgiques et somnifères dans leur propre stock, les médecins qui empruntent des outils de diagnostics pour leur exercice en libéral, en oubliant de les rapporter…

Le navire est abandonné par ses propres pirates !

Ce phénomène dure pourtant depuis bien longtemps: dans les centres hospitaliers, les vols sont un sujet encore trop tabous, même si les responsables ne sont pas dupes.

Outre ces actes isolés, ce sont parfois de véritables réseaux qui sont organisés dans les hôpitaux même, comme à Ville-Evrard: 40.000 boites de médicaments se sont volatilisées… Ou encore à Marseille ou un tiers du contenu des plateaux-repas disparaît: il semble bien que le mal soit causé par les employés eux-mêmes.

Pour les directeurs des hôpitaux, le constat est sans équivoque. Certaines ont pris le taureau par les cornes, en installant des caméras de surveillance. Mais est-ce suffisant pour éviter les vols en interne ?

Les adeptes de petits larcins

Qu’il s’agisse de patients, de visiteurs ou d’employés de l’hôpital, de petits vols ont lieu quotidiennement: pansements, compresses, médicaments, mais aussi du linge...

Les études réalisées par l’URBH (Union des Responsables de Blanchisseries Hospitalières) montrent que sur 10 hôpitaux, on énumère 30 à 75% de disparition de draps !

Un taux ahurissant, mais pas autant que les 25 à 97% de chemises destinées aux patients, qui s’évaporent… Pour un préjudice de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an !

A qui profite le crime ?

Les hôpitaux spoliés par leurs propres employés et par les cambrioleurs - ADP AssurancesLes petits larcins ne servent même pas à améliorer le quotidien de leurs auteurs…

Ce sont des actes isolés et bien trop insignifiants pour apporter du confort. Par contre, les vols répétés d’échographes dans les services de radiologie, pourraient bien être destinés à la vente dans les pays de l’est ou au Maghreb.

Un trafic qui génère sans doute beaucoup d’argent. Pour les structures spoliées, le choc est rude avec un préjudice aussi grand.

Sans le recours aux assurances privées, il serait difficile de faire face et de continuer à réaliser les examens.

Des pertes financières colossales

Si les matériels médicaux volés peuvent être recensés et donc indemnisés, de nombreux vols ne peuvent pas faire l’objet d’une plainte, et représentent donc une perte financière définitive.

Si l’on prend l’exemple du vol de compresses ou de pansements : les services en possèdent en stock dans leurs salles de soins, en grande quantité.

Les soignants les utilisent autant que de besoin tout en s’efforçant de suivre les restrictions budgétaires… Les responsables ne peuvent pas prouver leurs vols et encore moins espérer une indemnisation. Les dépenses dans le milieu hospitalier vont continuer à s'envoler...

Quelles solutions contre les vols dans les hôpitaux ?

Depuis longtemps déjà, certaines précautions simples sont prises par les centres hospitaliers, comme le fait d’attacher les matériels et le mobilier qui peuvent l’être : les télévisions sont souvent fixées au mur, si bien qu’on ne peut pas les dérober.

Hélas, il est impossible d'accrocher aux murs les pansements ou les comprimés ! Pour ces vols, les hôpitaux semblent désarçonnés…

Autre solution, les caméras de surveillance qui donnent de bons résultats, puisqu’elles ont permis de retrouver les voleurs de l’hôpital Tenon qui avaient causé un préjudice de 14.000€ ! Toutefois, le déficit colossal des hôpitaux rend la démarche d’installation de ces caméras, plutôt délicate…

Certains établissements parisiens ont quant eux, pris le parti de faire « pucer » leurs draps : si leur voleur ou l’ambulancier distrait passe à travers un portique avec un de ces draps, il est immédiatement repéré.

Après un an de fonctionnement, cet investissement est rentable, puisque les draps ainsi récupérés ont évité près de 50.000€ de préjudice !

L'augmentation des tarifs hospitaliers : un poids pour les mutuelles

Parallèlement à la problématique des vols, l'augmentation des tarifs en hôpitaux et cliniques alourdit considérablement la facture pour les mutuelles.

Selon la Mutualité Française, les dépenses de santé liées aux hospitalisations ont connu une hausse de 3,5% en 2023.

Cette augmentation s'explique notamment par :

  • La modernisation des équipements médicaux
  • L'inflation des coûts des médicaments et des dispositifs médicaux
  • La revalorisation des salaires du personnel soignant

Une hausse plus prononcée dans le secteur privé

Les cliniques privées affichent une augmentation moyenne des tarifs de 5,2% en 2023, contre 3,8% pour les hôpitaux publics. Cette disparité s'explique notamment par :

  • Une politique d'investissement plus agressive dans le secteur privé
  • Des coûts de personnel plus élevés pour attirer les meilleurs praticiens
  • Une offre de services complémentaires plus développée

La Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) justifie cette hausse par la nécessité de maintenir un niveau d'excellence dans les soins prodigués.

L'impact sur les mutuelles et les assurés

Face à cette augmentation, les mutuelles se trouvent dans une situation délicate. La Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) estime que cette hausse des tarifs hospitaliers pourrait entraîner une augmentation moyenne des cotisations de 3 à 4% pour les assurés en 2024.

Pour limiter l'impact sur leurs adhérents, certaines mutuelles, comme la MGEN, explorent de nouvelles pistes :

  • La négociation de tarifs préférentiels avec certains établissements
  • Le développement de réseaux de soins partenaires
  • L'incitation à l'utilisation de la télémédecine pour certaines consultations

Ces mesures visent à maintenir un équilibre entre la qualité des soins proposés et la maîtrise des coûts pour les assurés. Néanmoins, la question de l'accessibilité aux soins reste au cœur des préoccupations, alors que le reste à charge pour les patients continue d'augmenter dans certaines spécialités médicales.

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