Les opticiens réagissent à l'enquête de l'UFC Que Choisir

La fraude des mutuelles par les opticiens : les chiffres parlent d'eux-mêmes

Pour son enquête en caméra cachée, l'UFC Que Choisir a demandé à 1188 clients mystère de se rendre chez un opticien.

Dans 20 % des cas, lorsque le consommateur opte pour une monture dont le montant dépasse la prise en charge de la mutuelle, l'opticien propose une fraude au remboursement et bascule le prix de la monture sur celui des verres.

27,5 % d'entre eux recommandent toutefois de choisir une monture moins onéreuse.

C'est en y regardant de plus près que l'on constate que tous les réseaux pratiquent la tromperie, avec en tête les magasins indépendants devant les grandes et petites enseignes.

Le directeur général de Krys, Jean-Pierre Champion, déplore quant à lui la pratique de l'optimisation de facture et annonce des mesures appliquées à son groupe contre les vendeurs de lunettes peu consciencieux.

L'UFC Que Choisir chiffre le montant total de la fraude à 142 millions d'euros, estimation probablement sous-estimée puisqu'elle ne recense que les fraudes suscitées par le vendeur.

Cette fraude impacte chaque assuré puisqu'elle est directement répercutée sur le prix de sa cotisation complémentaire santé optique.

Depuis 2006, la participation des mutuelles dans la prise en charge des paires de lunettes n'a cessé d'augmenter. Alors qu'elle s'élevait à 56,8 % en 2006, elle a atteint 71,5 % en 2012.

Selon l'UFC Que Choisir, des solutions existent pour mettre fin à la problématique de la fraude aux mutuelles.

Pour son président, le plafonnement défendu par le gouvernement ne suffira pas à revenir à un niveau de prix raisonnable.

La mesure arrivant trop tard, elle ne fera qu'augmenter le reste à charge pour le consommateur.

L'association souhaite que l'on puisse choisir entre des garanties en optique limitées ou la mise en place d'un réseau de soins pour toute souscription à un contrat responsable.

Avec l'essor des complémentaires et du comparateur assurance mutuelle, les assureurs ont mis en place des partenariats avec des opticiens de réseaux de soins qui proposent jusqu'à 40 % d'économies sur les verres.

La présence des enseignes d'optique en France a augmenté de 47 % en 12 ans, et ce sans aucun lien avec les besoins des consommateurs.

Cette envolée n'a pas non plus été profitable pour le porte-monnaie des assurés puisque les opticiens vendent moins mais plus cher.

Et si finalement, la solution résidait dans la vente de lunettes en ligne ?

Même si ce canal de vente ne représente aujourd'hui que 1 % du marché, des sites proposent des tarifs jusqu'à 10 fois moins chers que chez un opticien classique.

Avec la loi de consommation de Benoit Hamon, il y a fort à parier que les sites de vente en ligne de lunettes connaissent un essor grandissant.