Les petites mutuelles condamnées à se regrouper

Les petites mutuelles s’effacent

Les estimations de PwC viennent d’être publiées par la société de réassurances Mutré et sont éloquentes. De 766 en 2004 puis 441 en 2010, le nombre de petites mutuelles - c'est-à-dire celles réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 100 millions d’euros - passeront à 205 en 2016.

Dans le même temps, les mutuelles avec un CA de 100 à 300 Millions étaient 19 en 2004 et seront 40 dans quatre ans. Quant aux grandes mutuelles, elles devraient tout simplement voir leur nombre tripler (de 5 à 15).

Le meilleur exemple vient d’ailleurs d’en être donné avec la naissance de Harmonie Mutuelle qui, en fusionnant cinq petites mutuelles, devient leader sur le marché de la complémentaire santé en France, avec 4,5 millions de personnes protégées.

Harmonie Mutuelle regroupe désormais Harmonie Mutualité, Prevadiès, Mutuelle Existence, Santévie et Spherea Val de France, pour un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros.

Avec 4% de croissance annuelle entre 2003 et 2007, le secteur de la complémentaire santé a logiquement aiguisé les appétits des assureurs traditionnels mais aussi des bancassureurs, qui proposent de plus en plus une offre multi-services.

Face à cette concurrence, les mutuelles répondent par la concentration qui permet non seulement de réduire les coûts mais encore de rechercher des développements dans certains secteurs, comme l’assurance santé collective.

Ainsi organisées, les mutuelles pourront profiter de la croissance d’un marché qui devrait concerner 42,7 milliards d’euros en 2016.

Elles en conserveront plus de la moitié dans leur giron : 22,5 milliards d’euros, contre 17,7 Mi en 2010 et 12,1 Mi en 2004.

Les fusions et le poids des grandes mutuelles pourront également leur permettre d’aller à leur tour grignoter des parts de marché dans d’autres secteurs et particulièrement celui de la prévoyance.

C’est ce que préconise Mutré à travers son directeur général Pierre-Alain de Malleray, qui souligne que soins de santé et dépendance restent proches dans l’esprit des Français. 

Là encore, et même si subsistent des incertitudes politiques avec une réforme de la dépendance en attente, il s’agit d’un marché dont la croissance annuelle tourne autour de 7%. Pourquoi s’en priver ?