Une mauvaise compréhension des garanties obsèques constatée par l’ACPR
L’organisme de contrôle a mis en évidence 5 points qui sont sources d’incompréhension pour un certain nombre d’assurés ayant souscrit un contrat d’assurance obsèques. Il s’agit :
- de l’affectation exclusive du capital garanti au financement des obsèques : il convient de rappeler aux souscripteurs que l’objet d’une assurance obsèques est de constituer un capital en vue de financer les funérailles. Seul le reliquat, s’il existe, pourra être transmis aux héritiers sans droit de succession. Il ne s’agit pas d’une assurance vie classique qui permet d’obtenir une fiscalité plus avantageuse lors de la succession ;
- du fait que le capital souscrit peut ne pas être suffisant pour couvrir tous les frais liés aux obsèques : c’est notamment le cas lorsque le capital prévu est trop faible ou qu’il se base sur le devis d’une entreprise de pompes funèbres sans tenir compte des augmentations qui risquent de survenir dans les années qui suivent. De ce fait, il est souvent rare qu’un reliquat puisse être réparti entre les bénéficiaires une fois les funérailles payées ;
- de la possibilité de changer de prestataire obsèques durant toute la durée du contrat, même si une entreprise de pompes funèbres a été expressément mentionnée dans les dispositions contractuelles ;
- du point de départ du délai de versement du capital par l’assurance : celui-ci ne court pas à compter de la date du décès de l’assuré contrairement à ce que de nombreux assurés croient. Il ne commence à courir qu’à la réception de l’ensemble des documents demandés par l’organisme d’assurance. Or parmi ces derniers, il peut y avoir un acte de dévolution successorale, document rédigé par un notaire. Cela implique des délais qui peuvent contraindre les proches à avancer l’argent ;
- de la réalité des frais annexes qui ne sont pas toujours correctement appréhendés par les souscripteurs.
A ces 5 points d’incompréhension, s’ajoutent également, toujours selon l’ACPR, des carences au niveau du devoir de conseil incombant aux assureurs. Elles portent notamment sur la rédaction de la clause bénéficiaire qui permet de partager le solde restant entre les personnes désignées, sur l’existence d’un délai de carence durant lequel les garanties ne sont pas effectives, des différentes modalités de cotisation qui peuvent être envisagées (unique, temporaires, viagères).
Enfin, l’ACPR souligne aussi des manquements dans l’information des proches concernant l’existence d’un contrat d’assurance obsèques, ce qui peut aboutir à des situations dites de déshérence.