Médicament à base de codéine : uniquement sur ordonnance

Médicament à base de codéine : interdiction de vente sans ordonnanceDepuis cet été, tout médicament à base de codéine doit être prescrit par un médecin pour être délivré en pharmacie.

Cela touche un grand nombre de médicaments, allant du simple sirop contre la toux aux antalgiques plus puissants.

Cette nouvelle mesure est justifiée par l’augmentation de certaines pratiques addictives auprès des jeunes et notamment du "Purple Drank".

Le "Purple Drank", un problème de santé publique

Phénomène très répandu aux Etats-Unis, le "Purple Drank" est de plus en plus populaire en France.

Cette pratique très dangereuse et addictive a déjà fait 2 morts en 2017 et des dizaines de cas graves d’adolescents ou de jeunes adultes ont été recensés.

Elle consiste à mélanger avec de l’alcool fort des médicaments contenant de la codéine. Cette nouvelle drogue peut se révéler extrêmement dangereuse et provoquer des détresses respiratoires et des overdoses.

En effet, les doses récréatives utilisées par les consommateurs peuvent représenter jusqu’à 25 fois la dose thérapeutique.

Le mélange d’un médicament à base de codéine avec de l’alcool fort amplifie encore plus les effets cités et les risques sur la santé. L’addiction est très vite présente, favorisée par le faible coût de cette nouvelle drogue.

Le décès d’une adolescente de 16 ans en mai 2017 a été le point de départ d’une pétition qui a alerté les pouvoirs publics. Cette prise de conscience a abouti à l’arrêté du 12 juillet 2017 qui interdit la vente sans ordonnance de tout médicament à base de codéine et d’autres substances dérivées de l’opium.

Le risque n’est pourtant pas éliminé. Sur certains forums, des témoignages de consommateurs avec de fausses ordonnances s’accumulent.

Le cas des régions frontalières

Certains jeunes qui habitent en régions frontalières vont s’approvisionner dans les pays voisins. De nombreux articles de presse font part de l’augmentation du phénomène en Suisse.

A l’instar de la France, l’Italie a elle-aussi interdit la vente sans ordonnance des médicaments codéinés.

Autre zone frontalière à s’être alignée sur la France : la Principauté de Monaco. Il faut savoir que le système de santé monégasque n’est pas le même que celui de la France. Cependant, un certain nombre d’accords de coopération ont été signés entre les deux pays.

Cet été, à la suite de l’arrêté du 12 juillet 2017, la Principauté de Monaco a également annoncé, dans un communiqué de presse du 4 août 2017, que les médicaments à base de codéine et tout autre dérivé d’opium ne seront disponibles que sur ordonnance.

Les médicaments concernés

La codéine est le composant le plus cité lorsqu’on parle du "Purple Drank". Mais d’autres dérivés de l’opium sont également utilisés. C’est pourquoi l’interdiction de vente sans ordonnance concerne tout médicament à base de codéine mais aussi de du dextrométhorphane, de l'éthylmorphine ou de la noscapine.

Le 17 juillet 2017, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a publié la liste des médicaments concernés par cette nouvelle disposition. Il s’agit principalement de sirops contre la toux et de médicaments contre la douleur.

Certains patients, notamment ceux qui souffrent de fréquentes migraines, ont vivement réagi à cette annonce. En effet, leurs douleurs ne peuvent parfois être soulagées que par les médicaments présents sur cette liste. Leur crainte est de ne plus pouvoir agir rapidement en cas de crise et en l’absence de médicaments. Il faudra donc qu’ils demandent à leur médecin traitant une ordonnance pour pouvoir anticiper ce problème et ainsi pouvoir prendre rapidement leur traitement en cas de crise.

Les risques liés à la banalisation du "Purple Drank" ont été pris très au sérieux par les autorités publiques qui ont préféré prendre une mesure radicale.

L'impact de l'interdiction sur la santé publique

L'interdiction de la vente libre des médicaments contenant de la codéine a eu un impact significatif sur la santé publique en France. Cette mesure, mise en place par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), vise à réduire les risques liés à l'usage détourné de ces substances. Les effets positifs de cette réglementation incluent :

  • Une diminution des cas d'addiction chez les jeunes
  • Une baisse des intoxications accidentelles
  • Un meilleur contrôle de la consommation de codéine

Cependant, certains experts, comme le Dr. Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction, soulignent que cette mesure doit s'accompagner d'une prise en charge renforcée des personnes dépendantes.

Alternatives thérapeutiques

Face à cette restriction, les professionnels de santé ont dû adapter leurs pratiques. Le Pr. Serge Perrot, rhumatologue à l'hôpital Cochin à Paris, recommande désormais des alternatives thérapeutiques pour la gestion de la douleur, telles que des antalgiques non opioïdes ou des approches non médicamenteuses.

Cette évolution dans la prise en charge de la douleur s'inscrit dans un contexte plus large de vigilance accrue vis-à-vis des médicaments. Par exemple, les médicaments coupe-faim font également l'objet d'une surveillance renforcée en raison de leurs potentiels effets secondaires.

Par ailleurs, cette mesure soulève la question de l'acceptation des traitements alternatifs par les patients. À cet égard, il est intéressant de noter que les Français restent réticents face aux médicaments génériques, malgré leur efficacité équivalente aux médicaments de marque.

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