Les troubles alimentaires concernent 900 000 personnes en France. Ces chiffres communiqués par l’ARS en juin dernier montrent que ces maladies représentent un enjeu de santé publique.Un statut professionnel différent pour des besoins différents
Seul le nutritionniste a la qualité de médecin. Il a suivi des études de médecine qu’il a consolidées avec une formation en nutrition. Il peut donc prescrire des examens, des traitements et être partie prenante dans la prise en charge multi-professionnelle d’un patient atteint de troubles alimentaires.
Bien entendu, son champ d’action ne se réduit pas aux seuls troubles de l’alimentation comme l’anorexie, la boulimie ou la phobie alimentaire. Il peut également intervenir dans des situations d’obésité, en cas de diabète ainsi que pour les allergies alimentaires.
Quant au diététicien, il n’a pas la qualité de médecin. Il ne peut donc pas prescrire de traitements remboursés par la sécurité sociale ou d’examens. Il peut être consulté en appui pour certains troubles alimentaires même s’il est conseillé de consulter un nutritionniste pour les TAC (troubles alimentaires compulsifs).
Un suivi par un diététicien est généralement motivé non pas par des raisons médicales (c’est-à-dire pour traiter une maladie) mais par une volonté de reprendre en main son régime alimentaire.
Cela peut être fait dans une optique de perte de poids ou de prise de poids mais aussi pour préparer une compétition sportive, pour compenser l’arrêt du sport, pour une grossesse, etc.
L’incidence de cette différence sur la prise en charge des consultations
La qualité de médecin permet au praticien de prescrire et au patient de se faire rembourser par la sécurité sociale en fonction du tarif conventionnel. C’est une différence importante entre un nutritionniste et un diététicien. Les consultations chez le nutritionniste peuvent être prises en charge par la sécurité sociale sous certaines conditions, ce qui n’est pas le cas des rendez-vous chez le diététicien.
C’est un élément essentiel à prendre en compte car le suivi, que ce soit chez un nutritionniste ou chez un diététicien, s’envisage sur le long terme. La possibilité d’être remboursé totalement ou partiellement doit être connue par le patient.
Le remboursement d’une consultation chez un nutritionniste est soumis au respect du parcours de soins coordonnés. Il ne s’agit pas d’un professionnel de santé en accès direct. Le patient doit être adressé par son médecin traitant pour pouvoir bénéficier d’une prise en charge à hauteur de 70 % de la consultation.
Le ticket modérateur est, quant à lui, remboursé par la mutuelle du patient. En cas de dépassements d’honoraires, la prise en charge dépend des garanties souscrites par le patient auprès de sa complémentaire santé.
Quant aux séances chez le diététicien, elles ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.
Toutefois, certaines complémentaires santé proposent des forfaits prévention, bien-être ou médecines douces dans lesquels elles incluent la prise en charge des rendez-vous chez un diététicien. Cette prise en charge prend généralement la forme d’un forfait avec un plafond soit annuel soit par séance.
N’hésitez pas à comparer les prises en charge entre différentes mutuelles nutritionnistes ou diététiciennes si vous devez être suivi par l’un de ces praticiens.
