En effet, le confinement et la gestion de la pandémie de Covid-19 ont creusé le déficit de la sécurité sociale. L’exécutif souhaite ainsi faire participer les organismes de complémentaire santé à son redressement. Or ces derniers y opposent un rattrapage des dépenses de santé, une hausse des dépenses en prévoyance collective et des aides extra-contractuelles accordées aux entreprises.
Mais l’annonce de ce nouveau confinement, même plus souple, risque d’avoir des conséquences sur ce rattrapage des dépenses de santé et accroitre le déficit de la sécurité sociale.
Une baisse des dépenses de santé durant le confinement
Durant le premier confinement, les français ont moins consulté leur médecin traitant de crainte d’être contaminé en se déplaçant au cabinet médical ou d’encombrer les professionnels de santé. Ce renoncement aux soins a entrainé des retards de diagnostic, des interruptions de traitement, etc. Il peut avoir sur le long terme des conséquences importantes sur la santé des français.
Certaines pathologies se traitent très bien dès lors qu’elles sont diagnostiquées suffisamment tôt. Un diagnostic tardif peut engendrer des soins plus longs et plus couteux. Ainsi, les économies réalisées par la baisse des dépenses de santé durant le confinement risquent d’être rattrapées, voire dépassées, par les prises en charges de traitements onéreux.
Les secteurs de santé les plus touchés par le renoncement aux soins sont l’optique avec une baisse de 90 % durant le confinement et les soins dentaires qui ont également diminué de 85 % durant cette période. En moyenne, on estime que les dépenses de santé ont baissé de 65 % pendant le confinement.
Un rattrapage des dépenses de santé constaté dès le début du déconfinement
Une fois le déconfinement annoncé, les français n’ont pas tardé à reprendre rendez-vous auprès des professionnels de santé. Ce rattrapage a été assez rapide au regard des chiffres du premier semestre 2020. Alors que pendant le confinement, on a assisté à une baisse de 65 % par rapport à la même période en 2019, cette baisse reportée à la totalité du premier semestre 2020 n’est plus que de 20 %.
Les organismes de complémentaire santé estimaient que cette tendance allait se confirmer et qu’à la fin de l’année 2020, on constaterait une baisse globale de 5 % par rapport à 2019.
C’est une des raisons pour lesquelles ils se mobilisent actuellement contre l’augmentation de 1,5 milliards d’euros de la TSA en 2020 et de 500 000 millions en 2021. Cette taxation supplémentaire, ou taxe Covid, est susceptible de voir son montant réajusté en 2021.
Quelle sera l’incidence du reconfinement sur ce rattrapage des dépenses de santé ?
A l’heure actuelle, il est difficile d’anticiper l’incidence de ce nouveau confinement. Il est fort probable que les consultations diminuent encore et que certains rendez-vous ou certaines opérations soient déprogrammés. Ainsi, le rattrapage des dépenses de santé amorcé risque d’être moins important que ce qu’envisageaient les organismes de complémentaire santé.
De même, le déficit de la sécurité sociale pourrait augmenter avec une prise en charge à 100 % des consultations, les indemnités journalières pour les arrêts de travail et les dépenses liées au coronavirus.
Cela pourrait donc impacter le montant de la taxe Covid pour 2021. Les organismes de complémentaire santé risquent alors d’augmenter le montant des cotisations pour faire face à cette nouvelle dépense qui s’ajoute à la prise en charge à 100 % des paniers de soins dans le cadre de la réforme 100 % Santé.