Pourtant, SantéClair a publié le 7 juillet 2020 les résultats du cinquième volet de son Observatoire des parcours de soins des Français consacré à l’optique.
Il montre que 4 français sur 10 se disent prêts à opter pour une monture et une paire de verres 100 % Santé. Ces résultats sont en décalage avec la réalité des ventes réalisées en début d’année.
Comment expliquer cette différence ? Les comportements des français ont-ils changé après le déconfinement ? Les offres 100 % Santé sont-elles facilement identifiables chez les opticiens ?
Le 100 % Santé en optique séduit les français sur le papier mais pas en pratique
L’étude publiée par le réseaux de soins SantéClair montre que les français sont informés de la réforme 100 % Santé. Ils savent qu’ils peuvent bénéficier d’une paire de lunettes entièrement prises en charge. Alors qu’ils sont 39 % à indiquer qu’ils choisiraient un équipement 100 % Santé, les premiers chiffres des ventes sont éloignés de ce pourcentage.
Plusieurs éléments peuvent expliquer ce décalage comme
- l’incidence du confinement : la mise en œuvre de la réforme 100 % Santé en optique a été impactée par le confinement. Les chiffres des ventes dont nous disposons sont limités aux premiers mois de l’année, c’est-à-dire aux débuts de cette réforme. Celle-ci n’était encore pas familière à de nombreux français ;
- le temps nécessaire pour intégrer une nouvelle réforme : malgré la communication réalisée par les pouvoirs publics sur la réforme 100 % Santé, il faut laisser le temps aux français de l’intégrer. Ils sont encore nombreux à assimiler achat d’une paire de lunettes et reste à charge important. Les ventes d’équipements optiques 100 % Santé vont probablement augmenter avec le temps ;
- la concurrence des offres promotionnelles : de nombreux opticiens ont mis en place des promotions avant l’arrivée de la réforme. Ces dernières ont pu brouiller le message envoyé aux français ;
- le comportement des opticiens : tous les professionnels ne jouent pas le jeu de la réforme 100 % Santé et orientent leurs clients vers les offres à tarifs libres. La mention obligatoire des équipements 100 % Santé sur le devis n’est alors que formelle.
La mise en œuvre de la réforme 100 % Santé en optique
La réforme 100 % Santé a vocation à annuler le reste à charge pour les dépenses de santé onéreuses comme les lunettes par exemple. En optique, elle se matérialise par l’obligation pour tout opticien de proposer 2 offres lors du choix d’une paire de lunettes
- une offre de classe A, ou panier 100 % Santé, qui doit comporter un choix entre 17 montures (10 montures pour les lunettes enfants) et des verres bénéficiant des traitements suivants :
- contre les UV ;
- contre les reflets ;
- contre les rayures ;
- verres amincis en fonction du niveau de correction
- une offre de classe B à tarifs libres avec un remboursement plafonné des montures à 100 euros par les mutuelles responsables et une base de remboursement réduite pour les verres.
Les patients ont la possibilité d’opter pour un équipement mixte, c’est-à-dire une monture 100 % Santé et des verres à tarifs libres ou inversement. D’ailleurs, selon les résultats publiés par SantéClair, les français seraient 35 % à préférer un équipement mixte pour bénéficier d’une prise en charge intégrale des verres progressifs ou simples et d’un remboursement de 100 € de la monture par leur complémentaire santé.
A savoir : l’offre de classe A ne comprend pas les verres solaires avec correction.
D’ici la fin de l’année 2020, nous aurons probablement accès à de nouveaux chiffres concernant les ventes de lunettes dans le cadre de la réforme 100 % Santé. Nous pourrons alors vérifier si le décalage entre les affirmations des français vis-à-vis des équipements optiques de classe A et leurs actes une fois chez l’opticien perdurera ou non.