Dès 2019, les premières mesures de la réforme du 100 % Santé seront appliquées. Elles permettront de réduire le reste à charge sur des postes de santé onéreux : dentaire, optique et audioprothèse. L’objectif est d’arriver à un reste à charge nul d’ici 2021.Les seniors : le public cible de cette réforme
Les retraités vont pleinement profiter de la réforme du 100 % Santé. En effet, un grand nombre d’entre eux ont des pensions de retraite trop faibles pour pouvoir soit souscrire une complémentaire santé senior premium, soit faire face à un reste à charge important. Or les besoins de santé augmentent avec l’âge, notamment sur les 3 postes de soins concernés par la réforme qui sont aussi de plus en plus chers.
Par exemple, seule une personne sur 3 souffrant de déficience auditive porte un appareil. Cela s’explique par le montant prohibitif du reste à charge actuel pour un appareil auditif : environ 850 € par oreille. La réforme du 100 % Santé va donc permettre à un plus grand nombre de seniors de s’équiper avec des audioprothèses.
Tout comme l’audition diminue avec les années, la vue baisse. Le fait de pouvoir changer de lunettes sans payer de reste à charge va également être positif pour de nombreux seniors.
Quel impact sur les cotisations d’assurance santé ?
Mais les mesures mises en place pour réduire, puis supprimer, le reste à charge sur certains soins ou appareils en dentaire, optique et audition ont un coût. Celui-ci va être en grande partie supporté par les complémentaires santé. Aucune estimation précise n’est encore disponible. Selon les études, le surcout en audiologie serait entre 200 et 600 millions d’euros.
La ministre des Solidarités et de la Santé a assuré à plusieurs reprises qu’aucune hausse des cotisations n’interviendra dans le cadre de la réforme du 100 % Santé. Le comité de suivi de la réforme doit d’ailleurs vérifier que les complémentaires santé incluent bien le reste à charge zéro tout en conservant leurs tarifs habituels.
Cependant, de nombreuses études commandées par différents acteurs du secteur semblent contredire ces affirmations. Elles estiment que les complémentaires santé ne pourront pas faire face à ce surcoût sans le répercuter sur le montant des cotisations. Il est alors probable que cette augmentation ne soit pas la même pour tout le monde.
Les seniors étant ceux qui vont le plus profiter de cette réforme, il semblerait que la hausse des cotisations sera plus élevée pour eux.
