Les précisions apportées par le Conseil d’Etat sur le remboursement des téléconsultations
La prise en charge des téléconsultations par la sécurité sociale et par les complémentaires santé est conditionnée au respect de certains critères. Il existe toutefois des exceptions sur lesquelles tentent de se positionner différentes plateformes de téléconsultation. Le Conseil d’Etat a précisé un critère d’appréciation pour ses exceptions : la territorialité.
Les critères à respecter pour être remboursé d’une téléconsultation :
- une consultation physique doit avoir eu lieu dans les 12 mois qui précèdent : le médecin et le patient se connaissent déjà ;
- la téléconsultation doit respecter le parcours de soins coordonnés.
Les exceptions à ces critères de prise en charge
L’avenant n°6 à la convention médicale autorise la prise en charge d’une téléconsultation qui ne respecte pas les conditions précédentes dans les cas suivants
- la téléconsultation concerne une spécialité médicale qui n’est pas soumise au parcours de soins coordonnées comme l’ophtalmologie par exemple ;
- le patient est un mineur de moins de 16 ans ;
- le patient n’a pas déclaré de médecin traitant ;
- le patient est dans une situation d’urgence ;
- le médecin traitant du patient est indisponible et ne peut donc pas le prendre en consultation dans un délai raisonnable.
La territorialité et le caractère accessoire de l’activité de téléconsultation, deux conditions nécessaires selon le Conseil d’Etat
Certaines plateformes jouent sur ces exceptions pour promouvoir leur activité de téléconsultation médicale et annoncer un remboursement des consultations effectuées en ligne. Ainsi, dans certaines situations, un patient qui réside en Bretagne peut avoir en visioconférence un médecin qui exerce à Nîmes. La situation d’urgence ou l’indisponibilité du médecin traitant sont alors invoquées pour obtenir le remboursement de la téléconsultation.
Le Conseil d’Etat précise, dans sa décision du 30 mai 2019, que la téléconsultation ne peut relever que d’une activité accessoire aux consultations physiques et qu’elle doit être réalisée au profit de patients domiciliés dans le territoire concerné.
Or les médecins qui officient sur la plateforme Livi sont salariés et ne réalisent que des téléconsultations dans le cadre de leur contrat de travail. Il ne s’agit donc pas d’une activité accessoire qui répond aux besoins des patients d’un territoire donné.
Depuis mai, le centre de santé au cœur de cette affaire assure désormais des consultations physiques à l’aide d’un médecin présent sur place. Mais cela n’a pas suffi pour que le Conseil d’Etat voit dans les consultations virtuelles du centre une prolongation d’une activité de consultation réelle.