Qu’est-ce que le revenu d’activité ?
La France compte actuellement 2,7 millions de travailleurs non salariés. Ce chiffre ne tient pas compte du secteur agricole.
On estime qu’un emploi sur 10 est occupé par un TNS.
Pour savoir qui sont ces TNS et quels sont leurs revenus, l’INSEE a donc réalisé une étude visant à déterminer le revenu d’activité moyen de ces professionnels et expliquer l’hétérogénéité de ce montant.
Le revenu d’activité des non-salariés correspond à leur rémunération une fois qu’ils ont payé leurs cotisations sociales. Par contre, il intègre les contributions sociales que sont la CSG et la CRDS. Le montant moyen a été obtenu en tenant compte à la fois des activités non salariées à temps plein et à temps partiel. Cela peut déjà être une des explications aux importants écarts de revenus constatés lors de l’enquête.
Ces différences de revenus rappellent également la précarité d’une activité non-salariale et l’importance pour les TNS de se doter d’assurances telles qu’un contrat de prévoyance, une mutuelle santé économique, etc.
Un revenu loin d’être homogène
Plusieurs points de différence ont été mis à jour par l’INSEE pour expliquer l’hétérogénéité du revenu d’activité des non-salariés en France.
L’incidence du type d’activité
Les micro-entrepreneurs (anciens auto-entrepreneurs) sont les professionnels dont le revenu d’activité est le moins important.
Plusieurs éléments peuvent expliquer cet état de fait. Le premier d’entre eux est le plafonnement du chiffre d’affaires. Il est de 82 800 € pour les activités de vente de marchandises, objets, fournitures et denrées et de 33 100 € pour les autres activités de prestations de services.
Un autre facteur doit être pris en compte : beaucoup de micro-entrepreneurs ne réalisent leur activité non salariée que dans le cadre d’un temps partiel.
Il s’agit souvent d’un complément à une activité salariée. Il est donc logique que leur revenu d’activité moyen soit plus faible. En effet, il n’est que de quelques centaines d’euros.
Les professions libérales sont celles qui génèrent le plus haut revenu d’activité.
Il s’agit surtout des professionnels de la santé qui exerce à titre libéral qui touchent d’importants revenus d’activités : 5 480 € en moyenne. En effet, les TNS qui exercent une profession libérale dans le secteur des services à la personne (hors santé) ne perçoivent que 1 310 € en moyenne.
Un autre secteur avec des revenus moyens plus faible est celui des micro-entrepreneurs travaillant dans le transport. Il s’agit d’une conséquence de l’essor des emplois de type chauffeur VTC (Uber par exemple).
L’impact géographique
Une autre source d’inégalités apparait dans cette étude : l’écart de revenus d’activité pour les non-salariés du Nord de la France et ceux du Sud.
Dans le Nord du pays, les TNS gagnent moins bien leur vie que dans le Sud.
L’INSEE explique cela avec l’environnement économique dans lequel ces travailleurs non-salariés évoluent. Le fait d’exercer une activité non-salariale dans une région touchée par le chômage et la crise n’est pas propice à générer un haut revenu. Or c’est à Paris que sont recensés les revenus les plus importants.
Les départements du Sud de la France au sein desquels les TNS ont un revenu d’activité plus faible sont ceux où la densité géographique est moindre. L’environnement apparait alors comme un obstacle pour le développement de l’activité non-salariale.