Un risque de 3ème vague psychiatrique
Le 18 novembre dernier, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran indiquait que l’un des objectifs du gouvernement était d’« éviter une 3ème vague, qui serait celle de la santé mentale ». Reprenant ces termes, 5 professionnels de la santé demandent au gouvernement de mettre en place rapidement des mesures concrètes.
A l’appui de leurs doléances, lors d’une conférence de presse en ligne, ils ont mis en avant une hausse, au sein de la population française, de symptômes à prendre au sérieux : fatigue, anxiété, insomnie, colère ou encore angoisses.
Alors que près de 12 millions de français étaient atteints en 2019 d’une maladie psychiatrique sévère (allant de la dépression à la schizophrénie en passant par les troubles anxieux et les suicides), les 5 professionnels de santé mentale s’inquiètent des chiffres de 2020 et de 2021.
Ils tirent l’alarme sur un vrai risque d’une 3ème vague dite psychiatrique
Les solutions proposées par les professionnels de la santé mentale
Pour faire face à cette vague, des solutions à court terme sont proposées ainsi que des actions à mettre en place sur le long terme afin d’apporter des réponses adaptées aux troubles psychiques engendrés par cette crise.
Parmi les solutions dites d’urgence, les 5 professionnels de la santé mentale plaident pour la mise en place de consultations dites Covid-Psy à destination aussi bien des enfants, des ados et des adultes, le déploiement de plateformes d’aide, d’écoute et d’information.
Sur le moyen et long terme, ils sollicitent l’organisation d’une mission interministérielle afin d’aboutir à un projet de loi psychiatrie et santé mentale. Ils rappellent que la psychiatrie est un des domaines le moins pris en compte par les politiques de santé publique.
Selon ces professionnels de la santé mentale, ce projet de loi devrait permettre de rendre plus lisible le parcours de soins pour les consultations psy, permettre un repérage précoce des maladies psychiatriques, faciliter l’accès aux soins dans ce domaine.
Pour aller plus loin : quelle est la prise en charge des consultations psy ?
Les consultations chez un psychologue ou chez un psychiatre ne sont pas prises en charge de la même manière.
La sécurité sociale rembourse à hauteur de 70 % les consultations chez le psychiatre dès lors qu’elle sont effectuées dans le cadre du parcours de soins coordonnées. Si cette dernière condition n’est pas respectée, la prise en charge passe à 30 %.
Il faut également faire attention au secteur d’activité du psychiatre : le tarif conventionnel qui sert de base au remboursement de l’assurance maladie est plus élevé pour les praticiens du secteur 1. Ainsi, si vous consultez un psychiatre du secteur 2, vous aurez un reste à charge plus important, d’autant plus que ces professionnels de santé pratiquent généralement des tarifs plus élevés que ceux du secteur 1.
Dès lors que la consultation chez le psychiatre est remboursée en partie par la sécurité sociale, la complémentaire santé prend en charge au moins le ticket modérateur. Le niveau de remboursement peut être plus élevé en fonction des garanties souscrites.
Quant aux consultations chez un psychologue, elles sont rarement prise en charge par la sécurité sociale. Pour bénéficier d’un remboursement par l’assurance maladie, il faut remplir deux conditions
- respecter le parcours de soins coordonnés ;
- consulter un psychologue qui exerce soit dans un centre médico-psychologique (CMP), soit à l’hôpital. La sécurité sociale ne prend pas en charge les consultations dans un cabinet libéral.
En cas de remboursement par l’assurance maladie, la complémentaire santé va également prendre le relai : ticket modérateur ou plus en fonction du niveau des garanties.
Si vous consultez un psychologue dans un cabinet libéral, vous pouvez percevoir un remboursement par votre mutuelle si vous avez souscrit un forfait médecines douces dans lequel sont compris les rendez-vous chez le psychologue. Généralement, ce forfait est soumis à un plafond annuel et/ou un plafond de remboursement par rendez-vous.