Le rapport de la Drees sur le système de soins bucco-dentaires en Allemagne, en Suède et aux Pays-Bas
Les soins dentaires restent très onéreux en France. La pose de prothèses est mal remboursée. Quant aux implants dentaires, ils ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale. Pour accéder à ce type de soins, il convient de souscrire une mutuelle dentaire.
Qu’en est-il dans ces trois pays européens ? Ce document y décrit les modes de prise en charge ainsi que l’organisation des cabinets bucco-dentaires. Deux éléments majeurs ressortent de cette étude :
Des consultations plus fréquentes qu’en France
Alors qu’en France, le taux de recours aux soins bucco-dentaires pour les adultes est de 43 %, il monte à plus de 70% dans ces 3 pays (75% en Allemagne, 94% en Suède et 70% au Pays-Bas). La prise en charge de ces actes par l’Assurance maladie n’explique pas cette différence. En effet, les 3 pays européens de l’étude n’ont pas une politique similaire sur ce point. Il existe même des disparités assez importantes.
La prise en charge de ces soins par le régime de base est de 70% en Allemagne, 39% en Suède et 26% au Pays-Bas.
Il faut donc chercher une autre explication à cette différence avec le nombre de consultations en cabinet dentaire en France.
Une des raisons de cette divergence se trouverait dans l’organisation des cabinets dentaires. Les dentistes ont mis en place un système de prise de rendez-vous systématique.
Des rappels ont également lieu. Ce suivi régulier est également incité par une meilleure prise en charge de certains soins dentaires onéreux comme la pose de prothèses.
Un système axé sur la prévention
Cette étude démontre également l’importance de la prévention bucco-dentaire dans ces 3 pays. Par exemple, les jeunes de moins de 20 ans bénéficient d’une prise en charge à 100% des soins dentaires. La prévention passe également par l’éducation aux règles d’hygiène bucco-dentaire au sein des écoles.
L’incidence de ce rapport sur le secteur dentaire en France
Ce rapport intervient alors que les discussions ont repris depuis le mois de septembre entre les syndicats de dentiste et l’Assurance maladie. Le but est de trouver un compromis visant à plafonner le prix des prothèses dentaires et à revaloriser le tarif des soins conservateurs. S’ajoute à cela la promesse de campagne d’Emmanuel Macron d’un reste à charge zéro en matière de soins dentaires.
Le planning est donc bien chargé pour le Ministère de la santé pour les mois qui viennent. Néanmoins, ce rapport du Drees pourrait inspirer de prochaines réformes visant à améliorer la prise en charge des soins dentaires et l’organisation de ces derniers. Mais il est encore trop tôt pour affirmer que l’on se dirige vers un système de soins bucco-dentaires à l’allemande.