Un remboursement en dessous du coût réel de ces dépenses de santé
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors que le reste à charge moyen supporté par les français est de 8,3%, il monte à 22% pour les lunettes et 23% pour les soins dentaires. Cela représente plusieurs centaines d’euros.
Pour les prothèses auditives, cela est encore plus important puisqu’il peut attendre 2000 €.
En pratique, ce sont 4,4 milliards d’euros qui sont payés chaque année par les français au titre de ces 3 postes de soins.
Ces chiffres démontrent bien que la prise en charge de ces dépenses de santé par l’Assurance Maladie, mais aussi par les mutuelles, ne correspond pas à la réalité des coûts qu’ils occasionnent. De plus en plus de français sont contraints de s’en passer alors qu’il ne s’agit absolument pas de soins de confort.
Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis une prise en charge à 100% des lunettes, des soins dentaires et des prothèses auditives sans aucune condition. A l’heure actuelle, cette absence de conditions n’est plus d’actualité.
Les pistes de réflexion du gouvernement pour un reste à charge à zéro
La ministre de la Santé a été claire sur ce point : toutes les montures, tous les verres, toutes les prothèses dentaires et tous les appareils auditifs ne seront pas concernés par cette prise en charge totale. Seul un panier d’achat standard permettrait d’en bénéficier.
Afin de déterminer le contenu de ce panier d’achat standard et les modalités de financement de cette réforme, les différents acteurs du marché sont invités à se concerter pour trouver des pistes de réflexion.
L’une des propositions du gouvernement est de financer une partie de cette prise en charge par les mutuelles sans que cela n’impacte le montant des cotisations. Or les représentants des complémentaires santé estiment que ce n’est pas sur eux que doit porter le poids de cette réforme 100% santé.
Des négociations ont déjà été entamées depuis la mi-septembre entre les syndicats de dentiste et l’Assurance Maladie. Celles-ci avaient été rompues en janvier 2017, signe que la question de la prise en charge et de la tarification de ces soins reste épineuse.
L’objectif est d’arriver à un consensus qui permettrait de plafonner le prix des prothèses dentaires tout en revalorisant celui des soins de conservation comme le traitement des caries.
La Mutualité Française demande, quant à elle, un effort de la part des fabricants et des distributeurs des équipements. Une baisse de 15% de leurs tarifs permettrait d’économiser 2,7 milliards d’euros.
D’autres pistes seront sûrement envisagées d’ici 2022 pour aboutir à une prise en charge à 100% des lunettes, des soins dentaires et des prothèses auditives. Il ne faudra cependant pas s’attendre à un remboursement intégral sans conditions mais limité à des équipements standards.