Qu’est-ce que la BPCO ?
La BPCO est une inflammation et une obstruction permanente et progressive des bronches. Elle se caractérise par des symptômes respiratoires chroniques (toux, expectorations, essoufflement) qui s'aggravent lentement avec le temps.
La principale cause de la BPCO est le tabagisme dans plus de 80% des cas. L'exposition à des polluants professionnels comme les poussières ou les vapeurs toxiques est aussi un facteur de risque. La pollution atmosphérique peut être une cause d'aggravation des symptômes.
Plus rarement, une prédisposition génétique peut favoriser l'apparition d'une BPCO.
L'emphysème, qui correspond à une destruction des alvéoles pulmonaires entraînant une distension permanente des poumons, est une des composantes de la BPCO. Tous les patients BPCO n'ont pas un emphysème mais il est très fréquent aux stades avancés de la maladie.
Quelle est la différence entre l'emphysème et la BPCO ?
La BPCO représente un ensemble de maladies respiratoires chroniques tandis que l'emphysème constitue une forme spécifique d'atteinte pulmonaire. Cette dernière se manifeste par la destruction progressive des alvéoles, réduisant la capacité respiratoire du patient.
Les lésions alvéolaires de l'emphysème diminuent les échanges gazeux dans les poumons, rendant la respiration plus laborieuse. Un patient peut développer une BPCO sans emphysème, mais l'inverse reste rare : l'emphysème survient généralement comme une complication de la BPCO.
Le diagnostic différentiel s'établit grâce au scanner thoracique qui révèle les zones pulmonaires touchées par l'emphysème. Cette précision permet d'adapter le traitement selon la présence ou non de cette complication.
Quel est le taux d'invalidité pour une BPCO?
Le taux d'invalidité attribué pour une BPCO dépend de la sévérité de l'obstruction bronchique (mesurée par le VEMS) et de la gêne respiratoire :
- BPCO légère (VEMS > 80%) : pas d'invalidité ;
- BPCO modérée (VEMS entre 50 et 80%) : 20 à 40% d'invalidité ;
- BPCO sévère (VEMS entre 30 et 50%) : 50 à 70% d'invalidité ;
- BPCO très sévère (VEMS < 30%) : 80% d'invalidité.
Les 4 stades de la bronchopneumopathie chronique obstructive
Stade | Sévérité | VEMS | Symptômes |
---|---|---|---|
Stade I | Léger | VEMS ≥ 80% | Essoufflement lors d'efforts soutenus, peu de symptômes au quotidien |
Stade II | Modéré | 50% ≤ VEMS < 80% | Essoufflement à la marche rapide, difficultés lors des infections respiratoires |
Stade III | Sévère | 30% ≤ VEMS < 50% | Essoufflement important après une courte marche, limitation des activités quotidiennes |
Stade IV | Très sévère | VEMS < 30% | Essoufflement permanent même au repos, handicap respiratoire majeur |
Qu'est-ce-que le VEMS ?
Le Volume Expiratoire Maximal par Seconde mesure la quantité d'air expulsée des poumons durant la première seconde d'une expiration forcée. Cette mesure s'effectue grâce à un spiromètre lors d'une consultation médicale.
Un patient souffle avec force dans l'appareil après avoir pris une inspiration maximale. Le pneumologue analyse alors la capacité des bronches à laisser passer l'air. Cette donnée permet d'évaluer le degré de rétrécissement des voies respiratoires.
Pour illustrer concrètement : une personne en bonne santé expire naturellement environ 75% à 85% de sa capacité pulmonaire en une seconde. Le résultat du VEMS aide le médecin à adapter précisément le traitement selon les besoins spécifiques du patient.
Diagnostic et évolution de la maladie
Le dépistage et le diagnostic de BPCO sont effectués par un professionnel de santé (généralement le médecin traitant) et repose sur un examen clinique, l'évaluation des symptômes respiratoires et la réalisation d'explorations fonctionnelles respiratoires (EFR).
La spirométrie est l'examen clé qui permet de mettre en évidence le syndrome obstructif. Un scanner thoracique peut compléter le bilan.
Les stades de sévérité de la maladie sont définis en fonction du volume expiratoire maximal par seconde (VEMS).
Complications de la BPCO : bronchite chronique et exacerbations
Une bronchite chronique est très souvent associée à la BPCO. Elle se définit par une toux et une expectoration persistant plus de 3 mois par an pendant au moins 2 années consécutives.
Une exacerbation est une aggravation aiguë des symptômes respiratoires au-delà des variations quotidiennes habituelles. Les principales causes sont les infections virales ou bactériennes et la pollution atmosphérique.
Les exacerbations sont des évènements aigus, fréquents et graves qui accélèrent le déclin de la fonction respiratoire et altèrent la qualité de vie. Elles nécessitent souvent une hospitalisation et altèrent la qualité de vie. Leur prévention est un objectif majeur de la prise en charge.
Comment soigner une bronchite chronique ?
La prise en charge de la bronchite chronique repose sur plusieurs piliers essentiels :
- l'arrêt du tabac qui est indispensable pour ralentir l'évolution ;
- les bronchodilatateurs inhalés qui soulagent les symptômes ;
- la kinésithérapie respiratoire pour faciliter le désencombrement bronchique ;
- un traitement antibiotique en cas de surinfection ;
- la vaccination antigrippale et antipneumococcique.
Dans les formes sévères avec insuffisance respiratoire chronique, l'oxygénothérapie de longue durée améliore la survie et la qualité de vie.
La réhabilitation respiratoire, supervisée par un masseur-kinésithérapeute, incluant réentraînement à l'effort et éducation thérapeutique fait aussi partie intégrante de la prise en charge de la bronchite chronique. Elle diminue la fréquence des exacerbations et les hospitalisations.
Quelle est la prise en charge thérapeutique d'un patient ayant une BPCO stable ?
La prise en charge de la BPCO vise à :
- réduire les symptômes ;
- améliorer la tolérance à l'effort ;
- prévenir les exacerbations ;
- ralentir la dégradation de la fonction respiratoire ;
- freiner l'évolution de la maladie.
Elle associe des mesures médicamenteuses et non médicamenteuses.
Mesures non médicamenteuses
L'arrêt du tabac est la mesure la plus efficace pour ralentir l'évolution de la BPCO. Un accompagnement spécialisé et des traitements de substituts nicotiniques facilitent le sevrage.
La vaccination covid-19, antigrippale et antipneumococcique est recommandée. La réhabilitation respiratoire incluant réentraînement à l'effort et éducation thérapeutique améliore les capacités physiques et la qualité de vie quotidienne.
Médicaments bronchodilatateurs et corticoïdes
Le traitement bronchodilatateur est la base du traitement par médicaments de la BPCO. Il existe deux grandes classes : les bêta-2 mimétiques de longue durée d'action et les anticholinergiques de longue durée d'action. Ces médicaments sont le plus souvent administrés par voie inhalée.
Une corticothérapie inhalée peut être proposée aux patients ayant des exacerbations fréquentes malgré un traitement bronchodilatateur optimal. En cas d'exacerbation, une cure courte de médicaments corticoïdes par voie orale est souvent nécessaire.
Traitement par oxygénothérapie
Chez les patients ayant une insuffisance respiratoire chronique sévère, une oxygénothérapie de longue durée est une mesure susceptible d'améliorer la survie et la qualité de vie. Elle est prescrite au moins 15 heures par jour, particulièrement en cas de dyspnée de repos, après réalisation de gaz du sang.
L'oxygénothérapie nécessite un appareillage spécifique (concentrateur, oxygène liquide) et un suivi médical régulier. Elle peut être délivrée à domicile. Toutefois une mauvaise utilisation peut conduire à une hospitalisation d'urgence.
Prise en charge des traitements de la BPCO
Est-ce que la BPCO entre dans la classification des ALD ?
La BPCO figure sur la liste des affections de longue durée (ALD). A ce titre, dans le cadre du parcours de soins, l'ensemble des traitements liés à la maladie sont pris en charge à 100% par l'Assurance maladie, sur la base du tarif de la sécurité sociale.
Le matériel d'oxygénothérapie est remboursé à 100% sous réserve d'une prescription médicale.
Malgré cette prise en charge intégrale, la souscription d'une mutuelle spéciale ALD reste conseillée pour un remboursement optimal des frais de santé annexes et des dépassements d'honoraires.
Quelle prise en charge pour votre mutuelle ?
Si la sécurité sociale couvre l'essentiel des dépenses de santé liées à la BPCO, souscrire une mutuelle santé présente plusieurs avantages :
- prise en charge de l'éventuelle participation forfaitaire pour l'oxygénothérapie ;
- remboursement des dépassements d'honoraires des médecins spécialistes ;
- forfait annuel pour la réhabilitation respiratoire (non remboursée par la sécurité sociale) ;
- prise en charge de médecines douces complémentaires (homéopathie, acupuncture...)
Le niveau de couverture dépend du contrat souscrit. Pensez à bien comparer les garanties et les tarifs avant de choisir votre complémentaire santé.
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