Le cancer de la prostate : comprendre la maladie

Le cancer de la prostate se développe à partir des cellules de la prostate, une glande de l'appareil reproducteur masculin située sous la vessie. La prostate a pour rôle de sécréter le liquide séminal. Lorsque les cellules de la prostate se multiplient de façon anarchique, elles forment une tumeur maligne.

Les différents stades du cancer

Le cancer de la prostate évolue lentement et peut mettre plusieurs années avant de se manifester. On distingue différents stades selon son avancée :

  • stade localisé : la tumeur est limitée à la prostate ;
  • stade localement avancé : la tumeur s'étend au-delà de la prostate ;
  • stade métastatique : des cellules cancéreuses ont migré vers d'autres organes.

Les facteurs de risque et l'importance de l'âge

Plusieurs facteurs favorisent la survenue d'un cancer de la prostate :

  • l'âge : 97% des cas surviennent après 50 ans ;
  • les antécédents familiaux ;
  • l'origine ethnique : les hommes noirs sont plus à risque ;
  • une alimentation riche en graisses animales.

Le diagnostic : un processus en plusieurs étapes

Le dépistage précoce : PSA et toucher rectal

Le dépistage précoce repose sur deux examens :

  • le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) dans le sang : un taux élevé peut révéler un cancer ;
  • le toucher rectal : il permet de détecter une éventuelle anomalie de la prostate.

Ces examens sont recommandés à partir de 50 ans, voire 45 ans en cas d'antécédents familiaux.

Les examens complémentaires pour confirmer le diagnostic

Si les examens de dépistage sont anormaux, des examens complémentaires sont réalisés :

  • IRM et biopsies de la prostate pour confirmer la présence de cellules cancéreuses ;
  • scanner et scintigraphie osseuse pour voir si le cancer s'est propagé.

L'évaluation de l'agressivité et de l'étendue du cancer

Différents paramètres permettent d'évaluer la sévérité du cancer et d'adapter le traitement :

  • le score de Gleason détermine l'agressivité des cellules cancéreuses ;
  • la classification TNM évalue l'extension locale et à distance du cancer.

Comment soigner un cancer de la prostate selon les stades ?

La surveillance active : quand et pourquoi ne pas opérer ?

Pour les cancers peu agressifs et peu étendus, une simple surveillance peut être proposée. Cette approche, appelée surveillance active, consiste à suivre régulièrement l'évolution de la maladie sans intervenir d'emblée.

Des examens réguliers, comme des mesures du PSA, des IRM et parfois des biopsies, sont réalisés pour surveiller la progression éventuelle du cancer. L'objectif est d'éviter ou de retarder les effets secondaires liés aux traitements tout en s'assurant que le cancer ne s'aggrave pas. 

Cette stratégie de surveillance active est particulièrement indiquée chez les hommes âgés ou ceux dont le cancer a peu de risques d'évoluer rapidement. Un traitement ou une chirurgie ne sont envisagés qu'en cas de progression avérée de la maladie ou si le patient le souhaite. 

La surveillance active permet ainsi une prise en charge personnalisée en ne traitant que les cancers qui le nécessitent réellement.

Les traitements curatifs : chirurgie et radiothérapie

Pour les cancers localisés, deux options de prise en charge existent :

  • la prostatectomie totale,une chirurgie qui consiste à enlever toute la prostate ;
  • la radiothérapie externe ou la curiethérapie (implants radioactifs).

Le choix dépend de différents critères (âge, état de santé, préférences...)

Les traitements médicamenteux : hormonothérapie et chimiothérapie

Lorsque le cancer s'étend au-delà de la prostate, des traitements médicamenteux sont utilisés :

  • l'hormonothérapie bloque l'action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses ;
  • la chimiothérapie détruit les cellules qui se multiplient rapidement, dont les cellules cancéreuses. 

Les nouvelles solutions thérapeutiques innovantes

La recherche progresse et de nouvelles options thérapeutiques voient le jour :

  • les thérapies ciblées agissent sur des mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses ;
  • l'immunothérapie stimule les défenses immunitaires contre le cancer.

Outre ces nouvelles thérapies, des chercheurs et des équipes médicales s'intéressent également au potentiel préventif de certains médicaments courants, tels que l'aspirine qui pourrait réduire le risque de développer un cancer de la prostate. Ces pistes de recherche ouvrent de nouvelles perspectives dans la lutte contre cette maladie.

Quelle est la prise en charge financière des soins pour un cancer de la prostate ?

Le statut ALD et la prise en charge à 100% par la sécurité sociale

Le cancer de la prostate fait partie des affections de longue durée (ALD 30). À ce titre, l'ensemble des soins et traitements liés à la maladie sont pris en charge à 100% par l'Assurance maladie, sans avance de frais.

Le rôle de la mutuelle complémentaire

Si les principaux frais médicaux sont couverts, certains soins annexes peuvent rester à votre charge (dépassements d'honoraires, chambre particulière...). Une mutuelle pour particuliers prendra le relais et vous permettra de réduire votre reste à charge. Pour trouver la formule la plus adaptée à vos besoins, n'hésitez pas à comparer différentes mutuelles.

Les frais restant à charge

Malgré une bonne couverture, certains frais annexes peuvent rester à votre charge :

  • franchise médicale et participation forfaitaire ;
  • prestations non remboursées par la sécurité sociale et non couvertes par votre mutuelle (toutes les complémentaires santé ne remboursent pas les chambres particulières ou les médecines douces par exemple) ;
  • frais liés à une éventuelle perte de revenus.

Prévoyez ces aspects dans le choix de votre mutuelle.